Oh là là, ca fait longtemps qu'on a rien posté ici, sortie de WAR oblige...
De toute facon, il n'y avait pas grand chose d'interessant à dire, alors on va faire un petit recapitulatif en vrac des choses les moins ininteressantes :
- Photokina 2008 s'est terminé, rien de vraiment interessant pour un salon qui n'a lieu que tous les 2 ans. On peut noter 3 choses : 1.Leica sort un appareil à capteur moyen format mais dont le boitier est de la taille d'un reflex 35mm (avec toute une nouvelle gamme d'optique associée) qui promet une qualité extraordinaire, 2.Sony a reussi à produire un reflex numerique à capteur plein format stabilisé ce que les autres disaient impossible. 3.L'arrivée de la video dans les reflex numeriques d'abord en HD 720p dans le Nikon D90, puis en FullHD 1080p dans le Canon 5D Mark II.
- Adobe sort Photoshop CS4, enfin avec acceleration materielle (OpenGL) et en 64 bits mais seulement sur Windows, et la Creative Suite 4 complete.
- AMD commence son plan de devenir "fab less" c'est-à-dire sans usine. Ils ont créé une nouvelle entité avec des fonds d'investissements etrangers pour y transferer (revendre) leurs usines et ainsi commencer à redresser leurs comptes (rembourser leurs dettes).
- Des rumeurs de plus en plus insistantes refont surface sur un eventuel lecteur Blu-Ray pour la Xbox360, d'abord externe, voire meme interne pour eviter le fiasco du premier lecteur externe HD-DVD. On verra bien à Noel !
- Google se lance dans la pub dans les jeux video, d'abord dans des petits jeux flash, puis surement ensuite directement dans les grands jeux, on pense notamment aux jeux de sports ou comme au cinema aux inserts de produits dans des jeux scenarisés, si votre console ou ordinateur est connecté sur internet, qu'est-ce qui les empeche de demander au jeu d'aller chercher les dernieres pubs ?
- GOG.com a ouvert sa beta, et j'ai eu mon acces, c'est tres sympa, et ils commencent à avoir pas mal de bons jeux ! le site est bien concu, un bon potentiel confirmé donc !
- Hadopi devient un vrai feuilleton avec tellement de rebondissements que les feux de l'amour et santa barbara peuvent aller se rhabiller !
- Tout comme Free et la 4eme licence 3G
- Nintendo fait un gros pas en arriere dans l'annonce de la mise à jour de sa nouvelle console portable DSi en revenant à un systeme de zonage... ils esperent en vendre plein apres ca ? c'est un peu comme se tirer une balle dans le pied avant une randonnée. Ils se justifient par toute une gamme hypothetique de services en ligne specifiques à chaque region...
- Apple gagne son bras de fer contre les maisons de disques sur l'augmentation du prix de la redevance par morceau vendu.
- Flock 2 sort de sa beta et passe en final.
- Warhammer online commence avec plus de 500 000 abonnés dès la premiere semaine, à comparer aux 400 000 d'Age of Conan, on estime qu'on en est maintenant à 750 000.
- World of Warcraft a sorti son nouveau patch pour preparer l'arrivée de Wrath of the Lich King mi novembre, tout est presque deja presenté, il ne restera plus que la nouvelle classe et le nouveau continent à decouvrir. La sortie de ce nouveau patch correspond etrangement à la fin du premier mois gratuit de Warhammer, donc tous les bons petits moutons sont retournés sur WoW refaire les toutes premieres instances...
- De l'autre coté, les developpeurs de WAR ont annoncé que deux nouvelles classes et deux nouvelles villes, ainsi que plusieurs nouvelles suites de quetes seront disponibles en decembre, surement pour contrer la sortie de l'extension de WoW... Les deux nouvelles classes sont les plus populaires de l'univers de warhammer, le garde noir (Black Guard, un tank qui fait mal) et le chevalier du soleil flamboyant (Knight of the Blazing Sun, un commandant sur le champ de bataille), de quoi pousser les gens à "reroll" ou à arreter WoW ?
D'ici le prochain post, viendez sur Gisoreux coté Ordre ! Waaaagh !
lundi 20 octobre 2008
Ptit Recap
60 secondes contre HADOPI : envoyez vos vidéos !
Plus de 35.000 internautes français et 573 députés européens se sont prononcés contre la riposte graduée, mais le gouvernement français a décidé de faire passer en force son projet de loi Création et Internet avant la fin de l'année. La loi DADVSI doit servir de leçon, il ne faudra pas compter sur les médias traditionnels pour exposer les arguments fondamentaux qui s'opposent au projet de loi. Le seul média national qui avait protesté, Le Nouvel Observateur, est désormais contrôlé par l'architecte de la riposte graduée Denis Olivennes. C'est donc aux internautes de prendre en charge la médiatisation pour alerter les parlementaires français.
Depuis plusieurs semaines, nous réfléchissons à la possibilité de créer une vidéo courte mais pertinente que vous pourriez vous échanger sur les blogs ou par e-mail pour faire comprendre rapidement les enjeux de la loi Création et Internet (ex Hadopi) que nous avions exposés à travers un long texte. Et que nous continuons de développer quotidiennement sur des dizaines d'articles.
Mais nous manquons et du temps, et des compétences, et du talent nécessaires pour la réaliser.
Heureusement, les talents ne manquent pas parmi vous pour nous remplacer au pied levé !
Nous avons donc créé un groupe sur Dailymotion baptisé "60 secondes contre la loi Hadopi", qui est pour le moment vierge de toute vidéo. Mais espérons-le, pas pour longtemps. Tout seul ou à plusieurs, avec uniquement du texte ou un véritable court métrage, avec des montages de photos ou de vidéos, simplemetn par webcam... envoyez-y vos propres créations d'une durée de 60 secondes pour pointer les dangers de la loi Création et Internet. Et faites-les circuler !
Nous rassemblerons les meilleures vidéos au plus tard le lundi 27 octobre et surtout nous les enverrons à chacun des sénateurs et des députés qui pourront en prendre connaissance avant le début des travaux parlementaires. Pour qu'ils aient pleinement conscience de ce qu'ils vont voter.
Piratez ce article pour faire connaître le groupe à un maximum de monde, et surtout proposez un maximum de vidéos. Après le vote de la loi, ce sera trop tard.
Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com
vendredi 29 août 2008
Gilbert Montagné, un homme bien !
Ben oui, il dit "d'Internet" et pas "de l'Internet". C'est donc quelqu'un d'intelligent et de bien !
La preuve dans cet extrait de son interview pour ozap.com :
Vous êtes touché par la crise du disque qui doit faire face à Internet ?
Non dans le sens où je suis peut être non-voyant mais pas aveugle dans l'esprit. Au sujet de la crise d'internet, c'est l'industrie musicale qui a été aveugle car ils n'y ont pas cru au départ. On ne peut pas se plaindre d'un incendie quand on a donné des allumettes à l'incendiaire. S'ils avaient pris les précautions à prendre, ça ne serait pas arrivé. J'ai toujours cru qu'il fallait dès le départ mettre une taxe minime sur chaque ordinateur vendu, ça aurait fait une compensation. Il ne s'agit pas de museler les internautes : quand on a la possibilité de télécharger des titres gratuitement, comment voulez-vous qu'on ne le fasse pas ? C'est évident.
La taxe pour la copie privée existe pourtant déjà.
Oui. Ca a commencé il y a quarante ans avec la K7. On a fait une petite taxe sur chaque K7 et ça n'a fait bondir personne. Si sur chaque achat d'un ordinateur, on met une petite taxe, ça ne fera pas bondir grand monde. Et qu'on n'embête pas les internautes qui téléchargent : je ne les blâme absolument pas, c'est l'industrie du disque qui a été frappée d'une cécité psychologique. Il s'en sont rendus compte trop tard mais quand on est pros, on est pros.
Vous réfléchissez à la possibilité de commercialiser vos disques sur le Net à l'avenir ?
Je crois à cette piste-là, notamment pour les jeunes qui débutent. Les majors n'existeront plus dans quelque temps et il faut savoir se recycler. Ce n'est pas affolant, ça ne me fait pas peur du tout.
On a appris que vous aviez porté plainte pour des parodies nazies de vos chansons sur internet. Où en est-on ?
Je n'ai pas voulu en parler beaucoup car il ne faut pas mettre de la lumière sur des gens si ombrageux. J'ai de la peine pour eux. Mes avocats ont obtenu de YouTube le retrait de cette honte. Je n'en veux pas aux auteurs car ils sont aveugles dans leur tête.
Vous souhaitez tout de même leur condamnation ?
(silence) Déjà, l'important est qu'une chose comme ça n'existe pas. Deuxièmement, c'est à la justice de faire son boulot. Mais je pense que des sites comme YouTube, Dailymotion ou autres ont le devoir de contrôler ce qui passe sur leurs sites. On ne doit pas laisser des choses qui prônent la haine.
Free conteste la légitimité des accords Olivennes

"J'ai signé une feuille blanche". En marge de la présentation des résultats d'Iliad, le patron de la maison mère de Free Xavier Niel est revenu à la charge contre le projet de loi Création et Internet (ex Hadopi) et sur les accords Olivennes qui l'ont précédé, en contestant la légitimité du processus suivi par l'ancien patron de la Fnac. Ambiance.
Près d'un an après avoir signé les accords de l'Elysée négociés par Denis Olivennes, le fournisseur d'accès à Internet Free brise la loi du silence et remet publiquement en cause la légitimité du contrat social passé entre les FAI, les ayants droit et les pouvoirs publics. "Personnellement, moi j’ai signé une feuille blanche, dans laquelle tout le monde croit qu’il a signé des choses différentes", accuse Xavier Niel (photo ci-contre), le président d'Iliad, qui confirme le récit publié en juin dernier par Emmanuel Berretta dans Le Point.
"Nous avons été à l’Élysée et nous avions une feuille avec les noms de tout le monde. La veille, nous avions vu monsieur Olivennes et des conseillers du ministère de la Culture. Ils ne nous voyaient jamais tous ensemble. Nous étions tous vus dans notre coin, on nous faisait une lecture [du texte] sans copie et on disait est-ce que c’est bon ou ce n’est pas bon. Puis tout le monde disait "on veut modifier ça.
"On pensait le lendemain avoir une version condensée puis lorsqu’on est arrivés à l’Élysée, on nous a dit "non, mais vous l’aurez l’après-midi"
"On l’a finalement découvert dans le communiqué de presse du soir même. Donc tout le monde a signé un document différent. C’est le mérite ou la force de Monsieur Olivennes qui est plutôt brillant puisqu’il a réussi d’obtenir pour la première fois la signature de tout le monde sur une feuille blanche, je vous le concède, mais à obtenir la signature de tout le monde. Ce qui est déjà très méritoire."
L'accusation est grave. C'est mandaté par l'Etat que Denis Olivennes a négocié ces accords, et c'est sous le toit de la République, au château de l'Elysée, que l'accord a été signé sous l'oeil viligeant de Nicolas Sarkozy.
C'est surout un profond camouflet pour la ministre de la Culture Christine Albanel, à quelques semaines de l'examen du projet de loi Création et Internet au Parlement.
Ni filtrage ni loi Hadopi, mais une licence globale ?
Comme il l'a déjà fait une première fois cet été, Xavier Niel est sorti de sa réserve pour attaquer sèchement le projet de loi né des accords Olivennes. Il ose même l'impossible, en ranimant l'idée d'une licence globale. "Hadopi n’est pas aujourd’hui une bonne loi pour les Français. S’il s’agit de préserver les intérêts de quelques artistes qui gagnent beaucoup d’argent, ça n’a peut-être pas grand sens. Redéfinissons un certain nombre de choses, reprenons la licence légale, étudions un certain nombre de solutions alternatives, ne forçons pas le filtrage de milliers de choses pour simplement rendre service à quelques-uns", prévient le patron de Free.
"Nous, notre avis est qu’on peut faire beaucoup de choses, mais il faut que ce soit un juge qui regarde ce que vous faites, la manière dont vous le faites ; il ne faut pas de manière systématique qu’on essaye d’écouter tout ce qui se passe sur le réseau, sur ce que font nos abonnés".
Il n'est pas non plus question de mettre en place le test de filtrage que prévoyait les accords Olivennes, sur lequel Free marche désormais allègrement en s'essuyant les pieds. "Nous n’avons fait aucun test, nous souhaitons faire aucun test et nous n’avons jamais pris l’engagement, en tout cas dans nos discussions, ayant signé une feuille blanche, de faire des tests de filtrage". C'est dit.
Free est-il pris d'un soudain accès de philantropie de justicier ? Sans doute pas. L'opérateur se venge contre le gouvernement et contre Nicolas Sarkozy. Et on ne saurait lui en tenir rigueur, tout en souhaitant qu'à l'avenir, Xavier Niel s'abstienne de signer des feuilles blanches dans l'espoir d'obtenir une faveur du gouvernement, qui lui ferait oublier les intérêts de ses abonnés.
Illustration : rsepulveda, Creative Commons by-nc-sa
Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com
mercredi 16 juillet 2008
GOG.com ou le jeu video au juste prix
CD Projekt, le studio qui a developpé the Witcher (tres bon jeu en passant, en cours d'amelioration), prepare sa plateforme de telechargement de jeux video GOG.com (nom pas tres heureux pour le public francais !).
Specialisée dans les vieux classiques, cette plateforme a pour vocation de proposer tous nos anciens jeux favoris dans une fourchette de prix allant de $5.99 à $9.99, mais surtout de les proposer sans systeme de protection et sans DRM ! On pourra installer les jeux achetés sur autant de Pc que l'on veut, et les retelecharger à volonté. Ils promettent de tenter d'optimiser leur catalogue pour les systemes d'exploitation modernes, meme si on ne sait pas trop ce que ca veut dire...
Ils ont deja signé avec Codemasters, Shiny et Interplay (!!!), et proposeront pour le beta test en aout des titres comme Fallout (OMG !!!), Flashpoint, Freespace 2 (YAY !!!), MDK (oh!), Sacrifice (aaaaah!), TOCA Race Driver 3 (on peut pas toujours avoir bon gout).
Ils tentent de reprendre le slogan d'Interplay un peu : "By Gamers, For Gamers".
En tout cas, à ce prix là, ca ne vaut presque plus la peine de tenter de pirater et s'encombrer de tonnes de CD et DVD à ranger.
A quand les billets de cinema au juste prix de 2 euros ?
Les ayants droit confirment leur entêtement
HiP : bon, et maintenant, c'est quand qu'ils nous remboursent tout ce qu'ils nous ont volé, et c'est quand qu'ils vont en prison pour avoir fait du recel avec la taxe et bafouer un des principes democratiques qui est la présomption d'innocence. Ou alors, ca veut simplement dire qu'on a toujours eu le droit de "pirater" et de telecharger "illegalement" puisque l'on payait cette taxe qui compensait la copie "illicite", car c'est en fait une licence globale, non ? Et donc toutes les sanctions qui ont ete prises à l'egards des pirates ces dernieres années doivent etre annulées/remboursées ?
Avec toutes les lois recentes qui ont verouillé l'exception à la copie privée, on a plus grand chose à copier en fait. il reste encore nos jolies photos de vacances et... c'est tout. donc j'achete un CD vierge pour stocker mes photos de vacances, dont je suis l'auteur, mais je paie quand meme une taxe sur la copie privée de mon oeuvre, et pourquoi je ne touche rien en tant qu'ayant droit sur mon oeuvre de photos de vacances qu'une saleté de pirate vient tout juste de copier sur son nouveau CD vierge ?!?
Numerama :

Le Conseil d'Etat a annulé vendredi une des décisions de la commission pour copie privée, ce qui remet en cause le montant actuel de la taxe payée sur les supports vierges et les appareils électroniques. Les ayants droit devraient cependant profiter d'un délai dans l'application de la décision pour voter à nouveau une taxe du même montant, avant que le fonctionnement de la Commission ne soit enfin revu et corrigé vers plus de transparence et d'objectivité.
Alors que le Conseil d'Etat a sanctionné vendredi le mode de calcul de la rémunération pour copie privée en exigeant que les copies illicites (en particulier le téléchargement) soient exclues du champ de la compensation du préjudice subi par la copie privée, les ayants droit ont très vite dégainé la réplique. Le soir-même, le représentant des majors du disque menaçait les consommateurs d'une possible augmentation de la taxe pour copie privée, à contre-courant de l'effet attendu de la décision de la juridiction administrative.
La stratégie était visiblement préparée. Dès mardi, premier jour ouvré depuis la publication de l'arrêt du Conseil d'Etat, l'ensemble des organisations d'auteurs, compositeurs, artistes-interprètes, éditeurs et maisons de disques se sont réunies pour publier un communiqué commun pour prendre acte de la décision du CE, et confirmer les menaces. "Les organisations soussignées font observer que les barèmes prévus par la décision du 20 juillet 2006 (celle qui a été annulée, ndlr) ont été adoptés après qu'elles aient accepté de faire des concessions extrêmement importantes, dans un contexte où la détermination du montant des rémunérations ne prenait pas en compte l’origine – licite ou illicite –des copies", indique le communiqué. "Dès lors que seule une partie des copies privées effectuées sera prise en compte, les ayants droit seront fondés à réexaminer l’importance de ces concessions, ce qui est susceptible, dans le respect de la décision du Conseil d'Etat, de préserver le niveau actuel des barèmes de rémunération".
Les ayants droit ne vont pas jusqu'à menacer d'une hausse de la rémunération, mais prétendent également qu'elle pourrait être maintenue à son niveau actuel, en revenant sur de soit-disantes "concessions" dont on se demande d'où elles émergent. Les montants de la rémunération pour copie privée appliqués en France sont déjà parmi les plus forts d'Europe, et ça n'est certainement pas grâce à des "concessions" imaginaires.
Le communiqué publié mardi confirme en tout cas enfin explicitement que les ayants droit prenaient effectivement en compte dans la rémunération pour copie privée les copies dont la source est illicite, c'est-à-dire les téléchargements qu'elle sanctionne. Jamais, auparavant, les organisations de la filière musicale n'avaient reconnu publiquement qu'elles taxaient d'une main ce qu'elles sanctionnaient de l'autre. Les masques sont tombés.
Par ailleurs, les organisations affirment à raison que le Conseil d'Etat "ne met pas en cause le niveau des rémunérations adoptées". Comme si l'adage "qui ne dit rien consent" s'appliquait aux décisions de justice. Mais si le Conseil d'Etat n'a rien dit sur le montant, c'est que rien ne l'autorise à le faire. Le haut tribunal administratif doit se contenter de rappeler les règles à suivre pour calculer la rémunération, et en l'espèce il a constaté que ces règles étaient violées par les ayants droit et par la commission dans laquelle ils siègent en roue libre. A aucun moment la loi ne permet au Conseil d'Etat de juger du montant-même de la taxe.
Et c'est justement un problème.
Puisque la décision du CE ne sera effective que dans 6 mois, les ayants droit peuvent profiter du créneau pendant lequel la commission siège encore dans sa composition et avec ses statuts actuels pour voter une nouvelle décision prenant soit-disant en compte les règles rappelées par le Conseil d'Etat, avec en fin de compte les mêmes montants. Puisque les règles auront été respectées sur le papier, personne ne pourra cette fois la contester. Jusqu'à ce que de nouvelles décisions interviennent sous l'égide de la nouvelle commission pour copie privée, au fonctionnement plus démocratique...
On fait difficilement plus cynique.
Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com
jeudi 10 juillet 2008
Hadopi : l'abonné pourra fournir son disque dur comme preuve !
Celle-là, nous ne l'avions jamais entendue, mais elle est bien bonne. Conscient que la mise en place de la Haute Autorité chargée de mettre en oeuvre la riposte graduée pose un énorme problème de preuve, et donc droit de la défense, le ministère de la Culture a imaginé une parade : donner la possibilité aux abonnés accusés de fournir leur disque dur comme preuve de leur bonne foi.
Interrogé par Les Numériques Olivier Henrard, le conseiller juridique de Christine Albanel a indiqué qu'en cas de contestation par l'abonné, "si la Haute Autorité maintient sa décision, l'affaire devra se régler au tribunal et l'on se retrouvera dans le cas de figure actuel où l'on vérifie sur la base de votre disque dur si vous êtes coupable ou innocent". Mais il y aura une solution expresse.
"Avant d'en arriver là, nous incitons l'abonné, dans le cadre d'un comportement vertueux, à produire de lui-même les preuves de son bon comportement". C'est à dire, "si vous souhaitez arrêter une procédure en cours, libre à vous de proposer votre machine, notamment pour éviter une saisie".
Nous tenons là le comble de l'absurdité et une preuve flagrante de l'incompétence totale du cabinet de la ministre de la Culture sur ce dossier. D'abord parce qu'au plan juridique, c'est installer dans la juridiction administrative une présomption de culpabilité plutôt qu'une présomption d'innocence, en renversant la charge de la preuve.
Mais surtout parce qu'ensuite, une machine n'est pas attachée à un abonnement à Internet, et vice-versa. Il est possible d'avoir plusieurs ordinateurs associés à la même adresse IP "coupable", sans que l'on sache lequel a été utilisé au moment de l'infraction présumée. Ensuite, même à supposer que l'ayant droit qui procède au relevé prend soin de noter également l'adresse MAC qui est unique à chaque ordinateur, rien n'interdit de formater un disque dur ou d'en changer avant de l'envoyer à la Haute Autorité. Or il est strictement impossible sur le plan technique de savoir si le disque dur envoyé est bien celui qui aurait servi à l'infraction présumée. Dans tous les cas, même coupable, l'internaute devra être innocenté.
Enfin, en considérant que l'internaute accusé est honnête et "vertueux" jusqu'au bout, au nom de quel principe peut-on exiger d'un citoyen qu'il se sépare volontairement de son ordinateur pendant certainement plusieurs semaines voire plusieurs mois, avec toutes les données personnelles qu'il comporte, pour prouver finalement son innocence ?
Il est temps de se réveiller. Le gouvernement est en train de mettre en place un véritable monstre juridique contraire à tous les principes républicains pour défendre (croient-ils)... une partie de l'activité commerciale de la musique et du cinéma.
On a bien ri (jaune), mais il faudrait maintenant revenir à la raison et aux valeurs fondamentales d'une société en bonne santé.
Car ça n'est pas, en plus, comme si tous les citoyens n'étaient que des rapaces sans vergogne qui cherchent à piller le travail des autres. Non, la plupart veulent participer financièrement à la création des oeuvres culturelles. Ils ne veulent juste pas être obligés de le faire de la manière dictée par des industriels qui ont fait de la culture leur business. La plupart des internautes sont prêts à payer, par exemple, une licence globale.
Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com
FON s'insurge contre le cabinet d'Albanel
Nous vous avions parlé la semaine dernière des propos totalement abracadabrantesques de Olivier Henrard, le conseiller juridique de Christine Albanel sur la loi Création et Internet (ex loi Hadopi), qui expliquait dans une interview que les internautes accusés pourront se défendre en présentant spontanément leur disque dur à la haute autorité en charge de mettre en oeuvre la riposte graduée...
Ses propos n'ont pas fait réagir que Numerama. La société FON, qui édite des solutions de partage de réseau Wi-Fi et qui a signé des partenariats notamment avec Neuf Cegetel, s'énerve également contre l'amateurisme incroyable du cabinet de la ministre de la Culture.
Mais c'est un autre passage qui a retenu l'attention de Jean-Bernard Magescas, le président de FON France.
Les Numériques demandait en effet au conseiller, Maître des requêtes au Conseil d'Etat, si la loi Hadopi (qui pénalise les abonnés qui ne protègent pas leur accès à Internet) signifiait "la fin des partages de connexion Wifi pour cause idéologique : réseaux FON, partage social... ?". Réponse du juriste : "Oui, même si en réalité ce système de responsabilité est déjà en place dans la loi, article L335 12 du Code de la propriété intellectuelle. Cette mesure vous rend responsable des personnes placées sous votre surveillance, ce qui s'étend donc aux enfants, aux animaux, à votre véhicule...". Qu'on se le dise si ça n'était pas assez clair, les réseaux WiFi ouvert seront proscrits des terres de France et de Navarre.
"Tout d'abord, FON France déplore que M. Olivier Henrard n'ait même pas pris la peine de les contacter afin de connaître un minimum son sujet lorsqu'il décide de tuer des initiatives telles que FON", s'énerve Jean-Bernard Magescas, interrogé par FrancoFON. "Il semble clair que M. Henrard est dépassé par les sujets qu'il aborde, mais ils restent (lui et le ministère) les bienvenus chez FON s'ils veulent comprendre les réseaux de nouvelles technologie".
FON a l'intention d'écrire à Mme Albanel pour "lui demander des explications concernant ce genre de déclaration et de bien vouloir fournir les documents et études qui leurs ont permis d'arriver à une telle conclusion".
"Il est également grand temps qu'une délégation parlementaire soit constituée et chargée de faire un bilan de l’existant dans ce domaine, notamment de produire les études d’impact nécessaires", conclut-il.
Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com
mardi 24 juin 2008
L'IFPI a une calculette en panne ?
J'ai fait un petit tour sur le site de l'IFPI (la Fédération Internationale de l'Industrie Phonographique, en francais), je regarde la page de stats, et leurs rapports des chiffres d'affaires publiés en PDF pour 2006 et 2007.
Au global, on a :
2006 : 19,587 milliards de dollars
2007 : 19,405 milliards de dollars
Ca fait 0.9% de baisse, avec ma calculette (et la votre aussi, je pense !).
Par contre, le rapport de 2007 affiche -8% dans la colonne d'à coté.
Etrange non ? il vient d'où leur 8% ? de la baisse de la valeur du dollar par rapport aux autres monnaies entre 2006 et 2007 ?
Pourtant, si on ne regarde que la ligne de la France :
2006 : 1,126 milliards de dollars, et 0,901 milliards d'euros
2007 : 1,086 milliards de dollars, et 0,793 milliards d'euros
en dollars, ca fait -3.68% de baisse, et en euros -13.62%, pour -17% affiché.
Etrange encore non ? deja, la baisse en euros devrait etre plus coherente avec celle en dollars non ? ensuite, ils viennent d'où ces 17% affichés ?
A moins que ce ne soit leur facon de faire croire que leurs chiffres baissent plus vite qu'en realité ? :)
Quelqu'un peut m'eclairer sur leur facon de calculer la baisse svp ?
lundi 23 juin 2008
Non Monsieur Sarkozy, la France n'a pas inventé le copyright !
Le Président de la République Nicolas Sarkozy s'est exprimé mercredi à la sortie du Conseil des ministres où Christine Albanel présentait son projet de loi "Création et Internet", qui doit installer la riposte graduée comme dispositif de lutte contre le piratage sur Internet. Avec trois phrases, et trois erreurs.
"Il n'y a aucune raison qu'Internet soit une zone de non-droit", a d'abord déclaré Nicolas Sarkozy. "La France a inventé le copyright", a assuré le Président, qui prévient que si rien n'est fait, "un jour ou l'autre il n'y aura plus de création".
Or, tout d'abord, Internet n'est déjà pas une zone de non droit actuellement. Les lois pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN), la loi sur le droit d'auteur et les droits voisins dans la société de l'information (DADVSI), et les dispositions pénales du code de la propriété intellectuelle forment un socle solide pour réprimer les violations de droit d'auteur sur Internet. Si ces lois ne sont pas ou peu appliquées, c'est parce qu'elles sont jugées par les ayants droit eux-mêmes et par les juges trop sévères et trop éloignées des réalités sociales. Et non parce qu'Internet serait une zone de non droit.
Deuxièmement, non, la France n'a pas inventé le copyright. On comprend qu'après la lourde défaite de la France à l'Euro 2008, le Président cherche à remettre un peu de chauvinisme dans sa communication. Mais tout comme la France n'a pas inventé les Droits de l'Homme qui ont été inventés par les Britanniques avec le Bill of Rights, c'est le Statute of Anne de 1709 qui forme le premier texte au monde de protection du copyright. De plus, il y a des différences fondamentales entre le "copyright" et le "droit d'auteur". Le premier s'attache à protéger les producteurs et la valeur monétaire des oeuvres, quand le second s'attache à protéger les auteurs et la valeur morale des oeuvres. Confondre les deux et utiliser le terme anglophone pour un Président de la République Française garant de l'exception culturelle française n'est pas seulement une incompétence, c'est une faute de goût. Elle est en tout cas révélatrice de la tentation de Nicolas Sarkozy de faire dévier la protection du droit d'auteur vers une protection du copyright à l'américaine.
Enfin, non, la création ne disparaîtra pas avec la disparition (que peu de monde souhaite d'ailleurs) du droit d'auteur. La création n'est pas née en 1709, et le succès de Wikipedia, des logiciels libres, de la musique libre ou même du cinéma libre, montre qu'il y a une création possible au delà du droit d'auteur. Le droit d'auteur facilite la professionnalisation de la création, mais il n'est pas sa condition sine qua non. Penser le contraire est placer peu de foi dans l'imaginaire et la créativité de l'Humanité.
Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com
vendredi 20 juin 2008
Encore un n-ieme article sur le piratage...
Tout a été dit et redit sur la future riposte graduée, ça ne sert à rien que j'en rajoute une couche. Par contre sur la soit disante relation entre le piratage et la baisse de chiffre d'affaire de nos maisons de disques, il y a encore beaucoup à dire.
Soit notre gouvernement est totalement incompetent, incapable d'aller enqueter, se renseigner correctement, trouver des sources impartiales ou ecouter ce que les personnes competentes tentent de lui dire, soit toutes ses idées lui sont soufflées uniquement par ses grands amis patrons des majors ?
Sachant que la plupart des pirates n'acheteraient PAS 95% de ce qu'ils piratent, mais que ces memes pirates sont souvent prets à mettre 15 à 30 euros dans des abonnements illimités à des services de telechargements de musique ou de newsgroups securisés, les majors pourraient peut etre se demander pourquoi la carte UGC illimitée est un succès.
Imaginons que cette loi passe, et que tout le monde arrete de pirater completement. Est-ce que les taxes sur les medias vierges pour compenser le piratage "copie privée" seront annulées ? Pourquoi les gens qui ne piratent pas doivent payer ces taxes ?
Et si le piratage disparait completement mais que les bénéfices des majors ne remontent pas (avec le cout de la vie actuel, l'explosion du prix du petrole et des denrées...), quel nouveau bouc emissaire vont ils pouvoir trouver pour continuer de se voiler la face sur leur incompetence, leur anachronisme et leur incapacité à s'adapter (il parait que c'est un signe d'intelligence !) à l'evolution du marché et des moeurs de consommation ? Peut etre que c'est ce dont ils ont besoin pour enfin comprendre qu'ils doivent se reveiller, pour comprendre que l'age d'or du CD est terminé et qu'il faut se remettre au boulot ?
"Travailler plus, pour gagner plus" devrait s'appliquer aussi aux majors, a priori, non ?
Numerama a quelques articles rigolos :